La semaine dernière je suis allée découvrir l’exposition Casanova qui se tient au Legion of Honor, à San Francisco.
À travers une scénographie bien pensée, l’exposition nous entraîne dans les grandes villes et cours d’Europe du 18ème siècle, en suivant pour fil rouge la vie mouvementée de Casanova.
Le Grand Canal depuis le Campo San Vio, Canaletto (1730-35) huile sur toile
Tout débute à Venise où Casanova est né et y a passé un quart de sa vie. Le visiteur est plongé dans l’univers des Palais vénitiens avec ses codes et ses traditions. Ainsi ai-je pu apprendre que les parents de Casanova était des acteurs et lui-même faisait parti d’une troupe de théâtre. Ce qui a dû l’aider pour se créer toute sorte d’identités et se voir inviter chez les plus grands penseurs et personnages de pouvoir tout au long de sa vie.
Thalia, Muse de la Comédie, Jean-Marc Nattier (1739), huile sur toile
Plaza San Marco, Canaletto (1731), huile sur toile
Casanova a beaucoup appris en devenant le protégé d’aristocrates vénitiens, notamment le sénateur Bragadin. Il a ainsi pu monter les échelons dans une société à la hiérarchie très figée.
Le bassin de San Marco, Canaletto (1738), huile sur toile
Chaise à porteurs, 1750 environ, Naples, Italie
J’ai beaucoup aimé que des scènes de vie soient recréées en y intégrant des costumes d’époque. Par exemple il était courant à Venise que les jeunes filles de bonne famille soient contraintes de loger dans un couvent pour quelques temps, en attendant qu’un bon parti se présente. Les familles espéraient ainsi qu’elles ne tombent pas dans les bras d’hommes manipulateurs et intéressés par leur charme. Cette scène du « parlatorio » reproduite en costumes fait référence à une des aventures que Casanova a entretenu avec une certaine C.C. lors de la saison du carnaval de 1753. Bien que cette dernière dût vivre au couvent Santa Maria degli Angeli, Casanova réussit à avoir des entrevues avec elle grâce à la connivence des bonnes soeurs.
Robe à panier et pièce d’estomac en soie, tricorne recouvert de plumes d’autruche, 18e s.
Robe à la française, jupon et pièce d’estomac en soie, 1740-50 environ.
Habit à la française composé de l’habit (veste), du gilet et de la culotte en velour brodé, 18e
Éventail peint à la gouache et monture en ivoire, 1750-1760
Francesco Guardi, Parlatorio (1746), huile sur toile
Le libertinage est aussi mis en avant lors de l’exposition avec des tableaux évocateurs de Boucher, Lagrenée ou encore Fragonard.
L’Odalisque blonde, François Boucher (1751), huile sur toile
Mars et Venus, Louis Jean François Lagrenée (1770), huile sur toile
La peur, Jean-Baptiste Le Prince (1769), huile sur toile
L’exposition relate également l’évasion spectaculaire de Casanova depuis la prison du Palais des Doges. Pour avoir fait une visite du Palais à Venise il y a quelques années, il a eu beaucoup de chance de s’en sortir. Après son échappée, il part en exil dans les villes d’Europe, notamment Paris où il étend son cercle de connaissances et ouvre d’ailleurs une usine de soie et devient un agent secret pour la Couronne de France.
Scène représentant la toilette d’une parisienne
Robe en soie, Paris, 1760
Portrait de Manon Balleti, Jean-Marc Nattier, 1757, huile sur toile
Casanova séjourna également quelques mois à Londres mais il ne réussit pas à s’intégrer aussi facilement qu’à Paris. L’anglais ne lui était pas familier et il trouva difficile de négocier avec les londoniens. Il en profita malgré tout pour visiter le pays et profiter des clubs à la mode connus pour leurs jeux d’argent.
Une de ses amies d’enfance, Teresa Imer-Cornelys, vivait à Londres et organisait de grandes fêtes, des bals masqués et des concerts. Leurs retrouvailles permirent à Casanova de rencontrer la noblesse londonienne, ce qui l’amena même à une entrevue avec le Roi George III et la Reine Charlotte. Tout ceci prouve à quel point Casanova était doué pour charmer les gens qu’il rencontrait car il ne resta que 9 mois à Londres.
Le pont de Wesminster, Canaletto (1747), huile sur toile
À gauche : habit à la française en soie, 1770’s
À droite : habit à la française en soie brodée, fin 18è s.
Robe composée de 2 parties, pièce d’estomac et mules en soie, UK, 1760
Cette exposition fut une belle découverte et si vous aimez l’art du XVIIIème siècle vous ne serez pas déçus. Si vous en avez la possibilité, je vous la conseille mais ne tardez pas car elle se termine le 28 mai.
Boîtes en ivoire pour jetons, réalisées par Mariaval le Jeune (1750-1770)
Mille baisers,
Tiphaine, A Frenchy in Cali
poppy
Bon bah je sais ce que je fais ce week-end ! 🙂
Tiphaine in Cali
J’espère que l’expo te plaira 🙂 Contente si ça te donne envie d’y aller. Bises