Harran II, 1967
Le De Young Museum consacre une rétrospective au peintre Frank Stella. Je vous emmène avec moi à la découverte de cet artiste épris de couleurs.
Au premier plan East Broadway (1958), huile sur toile et Gran Cairo (1962), alkyde sur toile
Depuis plus de six décennies l’artiste américain a été une figure importante dans l’évolution de l’art contemporain. Au cours de l’exposition qui est traitée à la fois de manière thématique et chronologique, on découvre sa passion pour la peinture en elle-même et le fait de travailler avec la couleur.
Jasper’s Dilemma (1962), alcyde sur toile
De ses débuts avec des oeuvres abstraites et linéaires jusqu’à ses peintures sculpturales, il a toujours travaillé pour mettre en avant la peinture, comme on peut s’en rendre compte dans plusieurs de ses citations : «Mon travail est basé sur le fait que ce qui peut être vu est là. Il est réellement comme un objet… Ce que je veux que l’on trouve dans mes peintures et ce que je veux qu’il s’en échappe, c’est que l’on puisse tout voir sans confusion… Ce que l’on voit est Ce que l’on voit.» ou bien encore « J’essaie de conserver la peinture dans une aussi belle texture que lorsqu’elle est dans son bidon.»
Damascus Gate, variation III (1970), alcyde sur toile
J’ai trouvé la dernière citation assez étonnante, car il est tout de même rare de lire ce genre de réflexion de la part d’artiste. Au fil de l’exposition on peut lire différents messages et je me plais à penser que Frank Stella aime faire réagir et étonner tout en gardant un aspect ironique.
Chocorua IV (1966), alcyde fluorescent et peinture epoxy sur toile
Je connaissais davantage ses oeuvres de jeunesse et j’ai été intéressée par toutes ses recherches chromatiques, mais également celles sur le volume et les formes. Il choisit d’ouvrir la perpective en sortant du format traditionnel du carré ou du rectangle et choisit des formes géométriques où il poursuit son travail sur la couleur. Ces formats, loin du code pictural de la fameuse fenêtre ouverte sur le monde, se déploient dans les salles et on a l’impression d’y voir des morceaux de puzzle géant que l’on souhaiterait reconstituer.
The Grand Armada (1989), média multiple sur aluminium
Série Moby Dick, (1980’s). média multiple sur aluminium
Lors de l’exposition on découvre sa série inspirée du roman Moby Dick où il associe peinture et volume pour créer des oeuvres en trois dimensions. On a l’impression de se retrouver devant un décor d’opéra où chaque scène serait présentée en même temps. C’est vraiment étonnant à voir, il a ainsi voulu recréer le fil de l’histoire en choisissant les moments forts mais on devine la temporalité du récit grâce à l’utilisation de la triple dimension.
K.144 (2013), protogen RPT et tubes en acier inoxydable
Frank Stella, tout au long de son oeuvre, a cherché à aller au-delà des conventions établies et il est une figure emblématique de l’art Minimal. Il continue toujours de créer en se tournant également vers les nouvelles technologies pour toujours innover dans ses recherches picturales et explorer de nouvelles possibilités tant dans les formes que les volumes.
La rétrospective Frank Stella est à découvrir jusqu’au 27 février 2017 au De Young Museum.
Connaissez-vous son oeuvre? Seriez-vous tenté par cette rétrospective?
Mille baisers.
Tiphaine, A Frenchy in Cali
Poppy
J’ai vu la pub dans le BART hier ! ça m’avait donné bien envie ! Certaines oeuvres me rappellent Vasareli (dont je suis assez fan !).
J’espère que j’aurais l’occasion d’aller la voir !
Tiphaine
C’est vrai qu’il y a des similitudes dans le travail des couleurs et des formes. J’espère aussi que tu auras l’occasion de la voir. Tu dois être bien occupée avec votre installation.
Chantal
Lors de notre passage au musée De Young nous n’avons visité que les expos permanentes, admiré le manteau de cérémonie en plumes, la tenture en aluminium et cuivre de El Akatsuki,une expo sur des tissus, la salle de Frank Stella, mais pas la rétrospective qui lui est consacrée. Me voici donc comblée par vos photos et explications en français ! Car à part l’anglais et l’espagnol je n’ai vu aucun commentaire en français dans tous les musées que nous avons visités aussi bien à SF qu’à LA…
Je ne connaissais que les œuvres de ses débuts et pas du tout celles en 3D. Merci pour ce reportage. Bises